TASMANIE, TERRE DE LIBERTES

Publié le 21 Avril 2017, 11:34am

Voilà, nous sommes posés à Melbourne, ces enfoirés de la sécurité aérienne de Christchurch nous ont confisqué nos briquets et la bombonne du réchaud qui était pourtant vide, heureusement qu'on est en pays civilisé et qu'on peut en trouver une autre, sinon je vois pas comment on peut voyager en avion avec son matos à l'heure actuelle ??

Je ne lis pas beaucoup en ce moment, non-pas que je n'aie pas de lecture, ni qu'elles soient assommantes, mais le soir j'ai les yeux qui piquent et je m'endors comme une souche à 20h, ce qui fait que je dors dans les 10h par nuit, je conçois que cela puisse vous paraître énorme, mais voyez-vous, je supporterais volontiers 1 à 2 heures supplémentaires s'il ne fallait pas pédaler avant la grosse chaleur ou le grand vent.

J'ai lu plusieurs livres d'A. Nothomb et je dois dire que cette fille est incroyablement érudite. Heureusement qu'elle est piquante, sans quoi ce ne serait qu'étalage de références littéraires et mythologiques qui me dépassent. A qui croit-elle s' adresser ? A un correcteur du bac série littéraire et philosophique ? Quelle fayotte !

Revenons à nos moutons, à nos wallabies serait plus juste. La Tasmanie à vélo ? Une grossière erreur ! Disons plutôt que c'est pas vraiment le lieu pour se faire les pattes, parce que même affûtés comme nous le sommes, et bien c'est pas du gâteau.

Une Australienne m'a dit un jour : « La Tasmanie c'est l'Australie d'il y a 30 ans, son développement est très lent ». Me voilà bien renseignée, moi qui ne connais pas du tout l'Australie, ni celle d'aujourd'hui ni celle d'hier. Cette Australienne originaire du Queensland est en vacances longue durée comme pas mal de ses condisciples, elle fuit les grosses chaleurs (et les inondations) de la grande terre pour se mettre au frais en Tassie – c'est comme ça qu'on l'appelle ici.

Arrivés par le ferry qui traverse le détroit de Bass entre Melbourne et Devon port, à 6h30 du matin, c'est la pluie qui nous accueille et pourtant on se sent déjà très bien sur cette île où ne circulent que très peu de voitures. Je ne vous ferai pas le topo complet de l'endroit, mais je vous invite à économiser dès à présent pour vous payer le voyage parce que vraiment c'est chouette.

La Tasmanie c'est la NATURE, les opossums, la mer (18°C), la montagne (5°C), les 4X4, les routes gravillonnées, les campings pas chers, voire sauvages, les caravanes 4X4, les remorques faites maison, la pêche, les lacs, le bush, les randonnées, les mouches (parfois), les oiseaux qu'on a bien entendus mais pas toujours vus, les wallabies, les fourmis (très grosses), le vent, le sable blanc qui chante, et beige qui chante pas, les surfeurs, les wombats (rien à voir avec les chauve-souris), les gens qui viennent te parler ou ceux qui t'invitent à dormir chez eux, des espèces de gros écureuils, le "week-end", festival français de Cygnet avec ses crêpes à 8 dollars, les huîtres à manger à même le rocher, les voitures anciennes, le miel et ses abeilles, les guêpes, les mûres, les montées, les descentes aussi, les parcs nationaux, les rivières, les amoureux de la vie en plein air, les diables de Tasmanie, Maria island, les pélicans,

Freycinet, les pademelons (une sorte de petit wallaby), les eucalyptus, les plaines et leurs herbes blondes, les tea trees, Hobart, le musée Mona, le soleil, les nuages aussi, les échidnés, la fraîcheur, les kangourous, vaches et moutons (un peu moins exotiques), les habitations d'époque, modernes aussi, et tout ce que j'oublie, tout est tellement ouvert, tout respire, voilà enfin un endroit où l'on pourrait déposer nos valises, abstraction faite de leurs goûts culinaires particuliers, le Vegemite pour ne citer que celui-ci.

Même si c'est difficile parfois – souvent ?, la découverte d'un pays à vélo ou à pied ouvre souvent des portes inattendues, il faut apprendre à recevoir sans donner, ce qui n'est pas si facile. Tous ces gens qui viennent nous parler, ne serait-ce que pour savoir d'où nous sommes ou pour partager leurs souvenirs de baroude à vélo, ou bien les bons plans de la région. On comprend pas toujours tout, mais ces discussions habillent nos journées de pédalage et leurs encouragements nous accompagnent. Un immense merci à nos warm showers (ça y est, ça a marché), Rosie et Stewart, Jenny et Dennis qui nous ont reçu comme si nous étions de la famille. Merci à Oliver sans qui ces 80 km de piste sur la côte ouest auraient été un calvaire, un peu de compagnie ça motive bien les troupes.

Un point négatif, car il en faut bien un : ils ne savent pas conduire et ne maîtrisent pas leur 4X4 en surcharge pondérale, pleins de gadgets, joujoux, matos en tout genre, un concentré du catalogue Pêche Chasse Tout-Terrain, faut ce qui faut pour passer de bonnes vacances visiblement.

Bon ça ressemble à un article de fin de séjour, mais il nous reste encore pas mal de jours à tirer dans cette contrée lointaine. Le 12 mai nous quitterons l'hémisphère sud, non sans un petit pincement au coeur, mais bon, on sait où c'est maintenant. Donc la suite dès que possible.

Et prenez le temps d'aller voter, c'est important, faudra pas venir se plaindre après... Allez, on vous embrasse.