GRENADINES, VOYAGER SEUL OU EN FLOTTE ?

Publié le 9 Février 2014, 21:25pm

Après un mois passé en Martinique, cap sur Union. On a fait nos adieux à la famille Paetow et on part rejoindre deux bateaux-copains : Okamaugo et Petite Terre. La descente est un peu musclée au passage des chenaux, avec de bonnes rafales et des grains, ainsi qu’une houle de travers, ça mouille dans le cockpit, 2 ris dans la GV pour une nuit plus sereine, on guette la dévente des îles pour manger tranquille, mais c’est pas tout confort. Mais rassurons-nous, ce sera pire à la remontée avec le vent dans le nez cette fois.

A Clifton, Union, ça ventile pas mal, 20-25 nœuds constants, mais le mouillage a l’air sûr malgré les indications du guide Imray qui conseille de ne pas trop s’éloigner, risque de dérapage. Man, we are not alone ! C’est gavé.

Et c’est parti pour la clearance. Le bureau « en ville » est fermé, il faut aller à « l’aéroport », le tout entre guillemet car on devrait plutôt dire « village » et « aérodrome ». Bref, remplissage du formulaire en triple exemplaire, chance nous avons du papier carbone et règlement des droits, à savoir 151 $ caraïbe + 35 EC$ (overtime fee) pour l’immigration car nous sommes en dehors des horaires de bureau. Notez qu’il n’est que 17h. Les officiels nous reçoivent dans un petit bureau borgne, un homme se tient debout adossé au mur, une femme suçote une glace à l’eau et parle sans arrêt dans un dialecte incompréhensible (des blagues apparemment), tandis que sa collègue essaie de rester concentrée sur ses calculs de droits et sa paperasse, et tout se passe tranquillement.

Pour info, 1 € = environ 3,5 EC$.

Mais tout ceci n’est pas grave, l’endroit est absolument grandiose. On n’a pas encore l’habitude de cette eau turquoise, c’est scandaleux toute cette beauté. Le village tout en couleur compte à vue de nez un bar pour 10 habitants, un marché à légumes. C’est calme ; il semble que les gens attendent dans la rue un événement qui n’aura jamais lieu.

Cette formalité nous donne le droit de rester dans la partie nord des Grenadines, soit entre St Vincent et Union, et ce pour un mois, pour les îles qui dépendent de Grenade, il faudra refaire une entrée.

Finalement dans les Antilles, seules les îles françaises sont libres de droits, ce qui est une bonne chose, mais il y aurait là pas mal de sous à récupérer quand on regarde le nombre de plaisanciers. Etonnant qu’on n’y ait pas pensé… Sûrement la peur de perdre une bonne part de touristes.

Bon, il est temps de bouger, on change de mouillage, rendez-vous à Mayreau, une île voisine et ce soir nous sommes invités à manger sur Okamaugo. Petite navigation de 3 milles sur les eaux du grand bleu, échange de photos…

Alors, seul ou en flotte ?

En fond musical : BOB MARLEY bien sûr !!

Bon c’est bien joli, mais c’est encore plus joli à Salt Whistle Bay. Petit saut de puce de 1,6 Mille. Et rendez-vous sur la plage.

Puis le jour commence à décliner, alors rendez-vous au bar de la plage.

Le lendemain on achète un thon à un pêcheur, il en veut une fortune, alors on commence à négocier et on est bien contents : de 290 EC$ demandés, nous sommes descendus à 150 + 1 bière fraîche. Et c’est sûrement encore trop cher, il nous faudrait un peson pour négocier plus finement.

Donc là encore, attention à ce que vous diront les gens qui sont passés par là il y a 10 ans et plus : les prix ont flambés. Les plaisanciers américains auraient pourri le marché à sortir leurs gros dollars et les locaux l’ont bien compris, alors va leur expliquer que tu ne peux pas te permettre d’acheter du poisson, ils ne comprennent pas.

En revanche on nous avait dit que les boat boys étaient très collants, ce n’est pas du tout le cas ici.

Alors ce thon nous donne l’occasion d’inviter nos amis à manger. Côté organisation, chaque famille fait manger ses enfants avant, puis on les colle devant un film avec chips et pop-corn et on peut manger tranquilles dehors. Sauf quand le grain passe et là c’est les enfants qui ne sont plus tranquilles…

Bon, Salt Whistle Bay c’est bien beau, mais les Tobago Kays c’est encore plus beau !

Nous faisons route vers les îlots de Petit Rameau et Petit Bateau, on mouille entre les deux, faut pas se louper, la route est jonchée de hauts fonds. A ce petit jeu c’est Aurélien d’Okamaugo le meilleure. Il est toujours ancré le plus près de la plage avec 50 cm d’eau sous la quille. Trop fort ces Bretons.

Les Tobago Kays sont un parc naturel, on paie un droit d’entrée de 10 EC$ par personne, 5 EC$ pour les enfants de moins de 12 ans (inutile de dire qu’Emma et Louanne ont moins de 12 ans…), et ce pour la nuit.

Mais comme les park rangers sont très mal organisés pour collecter, nous ne paierons pas les deux nuits suivantes.

Nous avons nagé avec les tortues autour de Baradal et les plus chanceux ont vu une raie. Et le soir, grand pique-nique sur la plage avec 2 autres familles. Trois grains nous passeront dessus, mais il en faut davantage pour nous faire fuir…

Alors, seul ou en flotte ?

Alors pour Internet, grâce aux conseils d’Aurélien qui capte du wifi quasi partout, même ici au cœur des Tobago Cays, nous avons passé commande pour du matériel qui devrait nous faire gagner bien du temps et de l’ennui. Nous avons réussi à lui fourguer notre antenne wifi qui n’a jamais fonctionné, pour bricoler la sienne perdue en cours de route, et nous pouvons nous brancher sur sa connexion. Par ici le wifi est gratis, pas de mot de passe, la plus grande difficulté étant de capter. Facile la transmission des devoirs du CNED, à nous les recherches sur le web et les heures de Skype avec la famille. Vivement bientôt !

Aujourd’hui il capte réellement du wifi à 2.41 mN de l’émetteur soit 4400 m et le redistribue dans le mouillage

Pour les intéressés voir le site MHZ.com, antenne omnidirectionnelle, kit antenne. Mettre l’antenne en tête de mât.

Alors, seul ou en flotte ?

Eh oui, lors d’un grain magique, nous avons glissé dans la carte postale (Voie Off : « Sans le savoir, Paï-Mé était entré dans la 4ème dimension ») : cocotiers, sable blanc, eau turquoise, vert émeraude, barrière de corail (reef), tortues marines et de terre, iguanes, mouches, chauve-souris…

Même Jack Sparrow est venu sur une petite île à côté du mouillage (Petit Tabac) pour déterrer le cœur de Davy Johns dans l’épisode 2.

On fait une pause plongée sur le reef avec les tortues et on revient. A+

Nous revoilà !

C’était tout simplement magnifique. Même Emma a pris son pied. Pour la première fois elle a bien voulu mettre la tête sous l’eau avec des lunettes de piscine pour regarder les fonds menaçants. D’abord deux secondes, là où je lui montrais de petits poissons multicolores puis volontiers pour observer coraux, coquillages, poissons variés, raies, oursins … Aurélien a même vu et filmé un requin de 2 m . Prochaine étape pour elle, le tuba et les tortues.

On va essayer de trouver un appareil photo étanche pour vous montrer tout ça.

Sinon ici toujours pas de neige ; soleil la journée mais pas trop chaud et quelques grains la nuit. Vent régulier, mer belle et bières fraîches à l’apéro. Si, un bémol. On a fini la bouteille de rhum des Botts du Paclet mais on devrait réapprovisionner facilement dans les environs. A ce propos après quelques essais, le Ti-Punch est bien meilleur avec du rhum vieux qu’avec leur tord-boyaux blanc. Nos cerveaux et tripes, bien qu’habitués aux alcools de montagne s’en portent bien mieux.

La photo signée Okamaugo avec Loulou dans le cocotier a l’air d’un montage mais non elle est bien réelle. D’ailleurs on voit l’annexe entre les deux shorts bleus en arrière plan. C’est ça la haute définition ! Et puis on n’a pas que ça à faire de truquer les photos.

Alors seul ou à la flotte ?

Je me jette à l’eau : y a pas photo vous l’aurez deviné.

Bon allez ! Faut qu’on s’accroche ! C’est pas facile la vie sous les tropiques.