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Lundi 26 juillet déjà
Nous sommes dans les starting-blocs pour Maupiti quand le broker – vendeur de bateaux - nous appelle pour nous dire qu'un prospect – client potentiel - arrive vendredi pour voir le bateau. Bon du coup on reste.
Mardi, mercredi, jeudi
Glandouille au bateau, Louanne fait du stop pour aller voir les potes en ville, eh oui tout arrive ! Moi j'attaque à lire toutes une série de livres qu'on m'a donnés, à commencer par un pavé philosophique néanmoins relativement digeste, Le Monde de Sophie de Jostein Gaarder, j'aurais apprécié avoir eu vent de ce livre quand j'étais au lycée – quand on est nul en maths et qu'on a pas d'autre choix que de glisser vers la filière littéraire, car ce n'est pas toujours par goût qu'on se retrouve à bouffer de la philo pendant je ne sais combien d'heures par semaine.
Pendant ce temps-là Bert continue à gratter et refaire les vernis, et Emma ne rêve que de trainer en ville elle aussi et se balader en voiture.
Vendredi 30 juillet
On attend Bill – c'est le nom du prospect – toute la journée.
Samedi 31 juillet
On attend Bill toute la journée, c'est décidé demain on se casse à Bora, gentils mais pas cons ! Bill ne serait-il qu'un mythe ?
Pique-nique avec les potes et une fois n'est pas coutume ce soir on sort : soirée Heiva à Uturoa : Bert en annexe – 3 miles – et les filles en stop parce que ça mouille trop à cause du vent. Steak-frites dégueulasse dans une cabane, dommage les assiettes étaient monstrueuses, le spectacle en revanche magnifique.
Retour en annexe au bateau, comme prévu on s'échoue dans un banc de corail au large de l'aéroport, les balises ne sont pas éclairées, on a coupé un peu trop tôt, de l'eau jusqu'au mollets puis jusqu'au ventre et ça y est on est sortis.
Dimanche 1er août ça passe !
Départ pour Bora avec les Papous. Moteur puis bon vent, grain noir à l'arrivée à la passe et grand beau dans la demi heure qui suit, c'est ça la Polynésie.
Je regarde ma peau bronzée et je me dis qu'elle est belle la vie au soleil, j'y regarde de plus près et je me dis que j'ai plus 20 ans...
Il fait beau, la mer est belle, la lagon tranquille, pourvu que personne n'achète ce bateau !
Et dire que demain c'est lundi, ça change quoi pour nous ?!
Lundi 2 août
Dernier apéro chez les Papou, c'est comme ça.
Mardi 3 août
Bill n'est pas un mythe, il est sur un catamaran et cherche un bateau pour sa fille, il est gentil papa ! Demain on part pour Maupiti et Bill arrivera à Bora vendredi, on va l'attendre encore un peu.
Mercredi 2h30 du mat
Réveil aux aurores, il faut arriver à la bonne heure pour la passe de Maupiti. C'est la pétole, on lève l'ancre, la nuit est noire, sans lune, on navigue les yeux rivés sur notre trace d'entrée, enfin pas suffisamment rivés puisque on se prend un banc de sable et le sondeur affiche 1,50 mètres – on cale habituellement à 2,10 – c'est l'échouage, l'étrave à 1 mètre d'une saleté de balise non-éclairée, heureusement que nous ne sommes pas en cata, nous l'aurions encastrée dans une coque. Les locaux ont la sale habitude de régulièrement emprunter à long terme les batteries et les panneaux solaires des balises, enfin moi ce que j'en dis... J'ajouterai que la carte est fausse, ce qui n'aide pas.
On s'en sort, à la gîte avec l'annexe et on quitte Bora, il est déjà 3h45.
Mercredi, un peu plus tard dans nuit
L'eau est tellement lisse que les étoiles s'y reflètent. Je vois passer de nombreuses étoiles filantes, dans l'eau, je ne sais pas si ça compte mais je fais quand même un vœu. On dirait que nous avons des lumières le long de la coque, c'est en fait du plancton phosphorescent, un tapis d'étincelles, c'est tellement beau, pourvu qu'on vende pas le bateau !
Mercredi, il fait jour
ça a dû marcher, j'avais espéré une entrée dans la passe aux petits oignons et c'est ce que nous avons eu, comme quoi il faut vraiment bien choisir sa fenêtre météo. J'ai aussi fait d'autres vœux, on verra si ça marche – trop tôt pour le dire, je ne voudrais pas porter la poisse...
Jeudi 4 août
Aujourd'hui y'a du vent et de la houle et la passe n'est pas recommendable loin s'en faut, d'ailleurs un cata se présente et préfère passer son chemin, qu'elle bonne idée !
Je lis L'Egoïste romantique de Frédéric Beigbeder, on aime ou on aime pas, dieu qu'il est vulgaire, cependant quelle lucidité - la réalité serait donc vulgaire ? ! Je ne connais pas 1/8 – 1/16 ? - des gens qu'il cite mais certaines de ses remarques sont assez piquantes, pour ne pas dire pertinentes.
Aujourd'hui temps pourri, la pluie est de retour – quand je dis que chaque fois que je dis qu'il fait beau, il pleut ! - ça fera toujours un peu d'eau pour les réservoirs, comme quoi il y a du positif dans toute chose, jamais désespérer. Pourvu qu'il se vende ce bateau !
Vendredi 5 août
Bon anniv' frangin !
J'aime me lever suffisamment tôt pour pouvoir boire mon café tranquillement, enfin ça c'était quand je travaillais...
J'ai calculé qu'en moyenne si les gens partent chaque année 3 semaines à la mer, pendant 20 ans ça fait 60 semaines, quand je pense que ça fait 3 ans que nous sommes partis, ça fait donc 156 semaines, on a un peu d'avance !
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