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Le sud et ses splendeurs, sa terre rouge et sa végétation luxuriante, ses forêts. Ses cols et ses vallons ! Et ses cascades et ses rivières. Pas de bol, il pleut cette première semaine. On nous avait prévenus : tu vas dans le sud, tes habits et tes chaussures ne s'en remettront pas. Eh ben c'est vrai, on est orange maintenant, de la tête aux pieds. Après la première grosse pluie dans le parc de la rivière bleue, Emma n'était plus blonde, elle était rousse, pas de photo de cette journée mémorable, l'appareil n'aurait pas supporté. Et le soir il pleut, et la nuit il pleut, le lendemain il pleut, on n'arrive pas à sécher, on pue le gant mouillé, c'est infernal. On décide alors de quitter la réserve des bois du sud (pourtant magnifique de tranquillité – ceux qui ont pris la météo sont restés au bistrot), direction Yaté sur la côte, il pleut encore mais c'est moins pire, toujours plus clair que dans les bois, et surtout l'eau de la douche est chaude.
Grâce à cette météo déplorable donc, on nous autorise à nous mettre à l'abri et à squatter la terrasse couverte du restaurant. On est mardi et le beau est annoncé pour jeudi, patience... Quand on est comme ça, seuls au monde, on prend nos petites habitudes, on se sent chez nous, du coup ça fait presque râler de voir débarquer les touristes, les autres j'veux dire. C'est vrai quoi, on n'est plus chez nous ! Les événement de St Louis – vous avez dû en entendre parler, blocus routier et parpinage des voitures par une poignée de péteux délinquants qui font chier tout le monde, pas seulement les blancs et la police, bref – ont mis un sacré frein au business touristique, c'est bien triste pour eux, c'est bien cool pour nous, comme quoi le malheur des uns...
Dans le même registre, au phare du cap N'Dua, on pique-niquait tranquilles à l'observatoire des baleines, on avait vu personne de la matinée quand tout à coup, un, puis deux, puis trois, puis quatre touristes ont surgi. Le Bert il a dit : « Va falloir partir, il commence à y avoir un p'tit peu trop de monde par ici ». Et c'est c'qu'on a fait. Il faut dire que nous nous étions sustentés avec quelques maigres biscuits – au beurre quand même – et une pomme, alors quand la dame a annoncé qu'elle allait commencer par un sandwich au poulet et que son fils a prononcé les mots « foie gras », et que Louanne a ajouté « ils me donnent faim ces cons », il a vraiment fallu qu'on se casse.
Pour conclure, j'dirais deux choses : les locaux ne sont absolument pas fiables quand il s'agit de kilomètres ou de difficulté des montées et n'attendez pas la fin du séjour pour voir le sud que vous devrez bâcler faute de temps alors qu'il y a des choses fabuleuses à faire et à voir. Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire à propos du sud.
Séquence émotion : le 6 c'est mon anniversaire et la pizzeria de Plum est fermée, on va devoir attendre le 7 ; non c'est pas ça, le 13 on s'en va, c'aura été une bien belle destination. Nostalgiques ? Non, mais c'est loin, un peu comme quand on a quitté les Marquises – et pourtant on était content - y'a peu de chance qu'on revienne un jour. Maintenant que le soleil est de retour, j'vais le boucler dans ma saccoche et l'emporter en Nouvelle-Zélande, on peut toujours rêver, non ? C'est pas interdit que j'sache !
Petit texte de Louanne pour un autre aperçu du voyage :
C'est comment le vélo ? Heu, je dirais...crevant, petit, chaud, pas pratique et lent ! Mais sinon ça va ! J'avoue que le bateau était finalement mieux. Mais je regrette pas, il faut avancer, vive le changement ! J'aime bien notre nouveau moyen de transport même si c'est fatigant. C'est fou, mes parents ont vraiment le chic pour choisir les moyens de transports les plus lents et chiants si j'ose dire. Jamais ils n'auraient choisi une voiture ou un minivan, noooon, ja-mais ! On commence enfin a retrouver des muscles et on a plus mal aux fesses, c'est un bon début ! On mange de plus en plus, et oui, le sport, ça creuse. Heureusement, on a bonne conscience puisqu'en un col, on a déjà tout évacué sous la forme de 15 litres de transpiration. On arrive à la fin de notre tour en Nouvelle-Calédonie, et je pense que je devrais tuer ceux qui ont osé dire que c'était plat ! Il ne vaut mieux pas que je le fasse en fait parce que ça créerait un génocide kanak. On aura en tout cas eu un bon entraînement pour la Nouvelle-Zélande, j'appréhende déjà les montées là-bas, le level sera plus compliqué.
Ce que je regrette le plus, c'est les rencontres ! C'est pas le meilleur moyen de rencontrer de gens plus longtemps qu'une journée. Mais je me rassure en me disant : T’inquiète, c'est que pour 9 mois. Regarde, déjà 3 secondes, rien qu'en le pensant ! Je comble donc mon ennui en lisant, en écoutant de la musique (j'adore mes musiques :), et bien sûr avec mon ami Cned.
D'ailleurs, pour école, mon niveau va en prendre un coup pour ce qui est de la 3e. L'année va être un peu light.Mais je l'attend le brevet, même pas peur, je me sens pas si stupide que ça, de toute façon j'le passerai pas, c'est mes parents qui l'ont dit, il paraît que ça vaut rien le brevet des collèges ! Celui qui dit le contraire à intérêt à courir vite parce qu'à vélo, je vais loin !
Le seul inconvénient, c'est Emma, ma sœur chérie, plus ça va, moins je la supporte et la proximité due à la tente, le vélo, etc, n'arrange rien.
A la prochaine, chers lecteurs.
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