En vélo, deux avantages : le premier, on profite des pistes cyclables et on peut aller partout en ville, le deuxième, on a pas à se soucier du prix du carburant. Je pourrais en ajouter un troisième, on a vraiment le temps de voir le paysage et quand je dis vraiment, je pèse mes mots. Pour les inconvénients, j'éviterais de m'étendre sur le sujet, vous aurez deviné qu'il y en a beaucoup...
Bienvenue à Pécorland, troupeaux de vaches, de moutons, vertes prairies.
Nous quittons ce décor enchanteur qui pue la bouse pour nous retrouver au bord du lac Taupo avant de nous lancer sur la route beaucoup moins fréquentée du parc du Tongariro, et là, je dois dire que ça ressemble à la Nouvelle-Zélande que j'avais en tête – ou plutôt celle que nous vendent les tour operators – grandes plaines, montagnes, lacs, rivières, et la neige en prime au Mont Ruapehu. Et la caillante ! Ce matin froid aux mains et froid aux pieds au lever à 980 m d'altitude. On nous explique que compte tenu de sa situation au milieu des mers, la NZ bénéficie – souffre ? - d'un climat plus froid et que pour comparer, il faut doubler l'altitude pour avoir l'équivalent chez nous. Je m'explique : c'est comme si nous avions dormi à près de 2000 mètres et à cette altitude-là, ça caille chez nous. Tout ça pour vous dire que je suis rassurée, nous ne sommes pas de si grosses louloutes que ça !
On voit de plus en plus de cyclo-touristes, ceux de ce matin, un couple de hollandais en tandem nous ont atomisés, c'est sûr, quand on dort en B&B on se trimbale un peu moins de bazard, la prochaine fois j'emporterai juste ma CB, comme dans la pub et comme ça, mes fringues, au lieu de les laver, je les jetterai, et vive la société de consommation qui me rend heureuse ! Bon pour ça faut bosser, le pognon ça se trouve pas sous le sabot d'un mouton, dommage parce que le bétail ici, c'est pas ça qui manque... Bon c'est pas tout ça, faut qu'on achète des pneus, Louanne et moi on est à la toile sur la roue avant, faudrait pas qu'ils pètent en pleine descente.
100 bornes aujourd'hui, ça monte, ça descend, des portions en gravier, une paix royale sur la route, pratiquement pas une caisse sur ce tronçon. On termine sur une grosse salope de montée – pardonnez mon langage – celle qu'on attendait pas en fin de journée et oh surprise en arrivant au camping, une bouteille de mousseux australien offerte par un campeur néo-zélandais et quelques minutes plus tard, saucisses, steaks, pain de mie, œufs au plat, « we cooked too much food, so... », « cuisiné » c'est un bien grand mot, mais après une pareille journée c'est un festin. On doit faire vraiment pitié !
Du coup le lendemain on s'est senti obligé de payer, alors on les a arnaqués de la moitié seulement ; il faut dire qu'il n'y a personne au bureau et que la dame ne m'a pas demandé combien nous étions, alors quand elle a dit 14$, j'ai dit ok. Incorrigibles ces français !
La route panoramique jusqu'à Ashhurst est une vraie montagne russe, mais super sympa même si on en chie bien – bave serait plus soutenu, mais voilà, on en chie, c'est tout - dans les remontées. A peine bien lancés dans la descente jusqu'au fond du trou, tout de suite après le passage du pont à une voie, il faut triturer frénétiquement les leviers de commande des vitesses pour ne pas se retrouver en danseuse à emmener des gros braquets à se faire péter une veine du cul – mais quelle grossièreté ! - les cyclistes auront compris de quoi je parle, et ce à moultes reprises. Mais c'est beau, complètement masochistes !
Pour info nous sommes tout près de Palmerston North, pour ceux qui nous suivent sur une carte, ça fait déjà pas loin de 800 km de parcourus. Ce matin c'est la grosse pluie, on part quand même, la pluie c'est moins pire que le vent qui souffle dans cette région dont les collines sont hérissées d'éoliennes – c'est un signe qui ne trompe pas -, seulement, au bout de 20 km nous sommes trempés jusqu'aux os, d'un commun accord nous écourtons l'étape, au moins cette fois c'est sûr, nous ne sommes vraiment pas bien équipés pour rouler sous la pluie. Trouver un équipement adéquat à Wellington. Ou une voiture ? C'est tentant, pour une mois ça nous ferait des vacances, non ? Même pas j'en parle aux filles tellement qu'elles prendraient ça pour argent comptant.
Et contre toute attente, nous sommes entrés dans le modernisme en offrant à Louanne un i phone 5S, juste pour pouvoir nous servir de l'application Campermate qui est super bien pratique. Pour tout le reste, il est bien à elle, rassurez-vous. C'est sûr qu'elle va pas cramer son forfait téléphonie...
J'en profite pour vous la souhaiter bien bonne cette nouvelle année 2017. On vous embrasse et un grand merci à tous ceux qui pensent à nous et nous le font savoir, les Zinc, les Sylvoz, les Okamaugo, les Boubous, les Blandins, les Bibs, les Pezet des mouilles, les Rabions, les Henrioux, l'Ouchimarien – je sais toujours pas qui c'est, t'es qui toi ? -, les Harorai, les Nicoud'StGer, et les autres que j'oublie et qui m'en voudront je sais, mais si, mais si.