L'ENVERS DU DECOR

Publié le 22 Février 2014, 14:50pm

Notre petit tour dans les anciennes colonies anglaises touche à sa fin sur l’île de Saint Vincent.

Avec un titre accrocheur comme celui-ci vous vous dites déjà : « c’est reparti. Fait pas beau, l’eau est froide, c’est trop cher, y’a des gens… ». Que nenni !

Par une belle matinée sans vent et après un voyage de 45 min en taxi collectif, à 20 dans un minibus douze places, nous débarquons à Wallilabou Bay sur les pas de Jack Sparrow. Dans cette baie furent tournées en 2007 certaines scènes du film « Pirates des caraïbes I ». Y demeure aujourd’hui un petit musée et des décors du tournage bien qu’en 2008 un ouragan ait partiellement détruit les installations et le ponton où Jack mis pied à terre depuis le mât de son bateau naufragé. Inutile de vous dire que les enfants sont emballés. De l’extérieur les bâtisses ont l’air vraies mais ce ne sont qu’échafaudages ou maisons en partie habillées de pierres en fibre de verre.

Au Tobago Cays il nous en est arrivée une bien bonne : un boat boy parlant français nous demande du feu pour sa clope. Je lui ramène un briquet et entame la conversation :

ça marche, tu vends un peu ?
bof !

Et sur ce il sort une langouste d’un sac.

- Tiens cadeau !

- Merci, garde là ! On n’en a pas besoin !

- Mais si prends la ! Et il me la jette dans la jupe du bateau avant de partir comme un avion en disant :

- de toute façon c’est trop cher pour toi ! You’re my friend !

Et en plus il m’a rendu le briquet !... Peut-être est-ce dû à notre bateau qui n’est franchement pas aussi « clean » que les autres, aux enfants à bord, à Emma qui ne passe pas inaperçue avec ses cheveux… Va savoir, mais souvent on ne paye pas toutes les nuits dans les parcs ou alors à des prix rabais. Il faut dire qu’ils n’aiment pas rendre la monnaie !

J’aime bien l’ambiance de ces îles au Sud de Saint Vincent. D’abord les blancs ont souvent déserté les lieux et il reste à la population locale un brin de flegme britannique et de retenu mélangé à la joie de vivre des créoles. De plus dans ces îles il n’y a pratiquement pas de plantation de canne à sucre et donc de rhumerie ; du coup nous ne rencontrons que très peu de « têtes brûlées ». Aucun rapport avec Pépé Bowington, le Pacifique c’est pour plus tard !

Ils ont le look Rasta : dread locks, bonnet « sac à tifs » aux couleurs de la Jamaïque et écoutent du reggæ ou de la country. Les complexes hôteliers n’étant pas trop nombreux les villages ont encore une âme et de vrais habitants.

Aujourd’hui nous sommes remontés sur Sainte Lucie : pendant une heure la plus grosse branlée qu’on n’ait encore jamais prise ! Pas à cause du vent, il n’y avait que 30 nœuds de vent établis au près mais à cause du courant et des vagues. Avec 1 ris dans la GV et l’inter à l’avant ça faisait bien le job. Quand la proue enfournait dans les vagues on prenait des seaux d’eau à la barre et dans le cockpit. Après la mer s’est calmée et on a pu naviguer à 7-8 N toujours au près. Un petit détail : on avait mal fermé le panneau de pont du carré et oublié de mettre les bouchons aux daurades (aérateurs), alors on a embarqué un peu d’eau de mer…

Il me plait bien ce bateau : raide à la toile, assez rapide, sécurisant, confortable avec assez d’espace pour accueillir à l’apéro 6 adultes et 7 enfants.

Pour l’esthétique on devra revoir deux, trois points. Depuis Mindelo au Cap Vert on promène des algues vertes au niveau de la ligne de flottaison (elles sont tenaces les bougresses). Leurs racines semblent installées entre le gel coat et la peinture de la coque. Du coup celle-ci cloque et s’écaille. La toile de notre taud (parasol) est toute distendue, nos cagnards (toiles sur les cotés du cockpit) fabriqués avec des toiles de lit de camp militaire et les voiles protégées du ragage sur les haubans par des tubes PVC. Ca fait cheap !

Au fait, qu’est ce qu’on mange sur Paï-Mé ? Ben toujours pareil :

des pâtes bien sûr
des boites de thon car la pêche ne donne plus rien
de la polenta avec du fromage à raclette fondu dessus (trouvé en Martinique)
purée mousseline et saucisses knacki herta (plat international)
salade de riz, verte, de pâtes, carottes, choux blanc avec lardon
taboulé Garbit avec haricots rouges en plus
crème dessert, compote quand on en trouve, bananes, noix de coco, ananas, mangues, pommes vertes
légumes locaux et parfois bizarres : banane légume, patate douce, igname, cristophine, manioc
des farcements sauce locale
des accras de morue
du poisson acheté au cul du bateau ou au marché

Qu’est ce qu’on boit sur Paï-Mé ?

- de l’eau, du sirop quand on en trouve

- de la bière et du panache qu’on trouve partout

- du rouge, le portugais est meilleur que l’espagnol

- du rhum vieux car le blanc (agricole) fait mal au front. Le Clément était excellent et approuvé par les locaux

- du coca cola en traversée. C’est mieux que la bière

Qu’est ce qui nous manque sur Paï-Mé ?

de la CRÈME DE MARRON
du reblochon
des bons pains
de la viande rouge grillée sur un BBQ et des diots bien sûr
du chocolat
de la fondue pour Loulou et une grosse religieuse au café pour Stèph

Heureusement en escale on trouve parfois de quoi combler nos manques.

Le temps change !

Les alizés qui étaient Nord Est sont passés Est. Les grains sont moins nombreux, moins abondants mais toujours quotidiens. La nuit il n’y a plus de vent au mouillage et aujourd’hui à Fort de France quasiment rien. Du coup il fait chaud et on cherche les trottoirs à l’ombre. Ca promet pour cet été !

De retour en Martinique pour quelques jours, nous faisons une escale technique : réception colis, envoi CNED, plein de nourriture, alcool, eau, réparations diverses et installation de l’antenne WIFI qui pulse à max (j’espère).

Comme ça, fini les heures passées à glander au cybercafé ou au bar pendant que les gigabits voyagent sur la toile pour alimenter blog, messageries, météo … Un vaste sujet à développer en perspective.

Voilà sinon plus précisément tout va bien dans notre routine. Emma s’ennuie car elle a cassé tout ses jouets, a les dents et les cheveux qui poussent, Loulou « adore » être réveillée à 8h par la douce mélodie « debout c’est l’heure du CNED » et les deux autres y font aller comme on dit !

Parmi nos jeunes lecteurs, pourriez-vous décrire à Louanne votre journée au collège ou lycée afin qu’elle ait un élément de comparaison avec son système à elle. En fait elle voudrait des vacances, alors qu’elle ne travaille que 3 petites heures par jour, c’est sûr, presque tous les jours… En récré elle se baigne et tous les après-midi c’est glandouille ; sans parler des traversées, pendant lesquelles elle ne travaille pas… Y'a pas photo, le collège c’est sûrement vachement plus cool !

Young Island, Kingstown, St Vincent

Wallilabou Bay, St Vincent

C'est cadeau !

Sainte Lucie, Rodney Bay

SUPPLEMENT PHOTOS

Astuces et trucmuches

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